Investir dans une SCPI : les risques à connaître pour votre portefeuille

31 décembre 2025

Femme d'affaires en réunion d'investissement

3,96 %. C’est le rendement moyen affiché par les SCPI en 2023, un chiffre qui séduit les épargnants… Mais derrière cette statistique, la réalité impose de regarder les risques bien en face.

Les chiffres du passé ne sont qu’un mirage pour l’avenir. Les SCPI, même pilotées par des sociétés de gestion réputées, peuvent traverser des périodes de vacance prolongée ou faire face à la dégringolade soudaine du marché immobilier. Sans oublier des frais d’entrée qui grèvent la rentabilité réelle, souvent sous-estimés lors de la souscription initiale.

La question de la liquidité mérite aussi toute votre attention. Ce qui semble facile sur le papier, revendre ses parts quand on le souhaite, s’avère bien plus aléatoire dans les faits. Dès que l’économie vacille, trouver un acheteur peut devenir un véritable casse-tête.

Pourquoi les SCPI ne sont pas sans risque pour votre épargne

Mettre de l’argent dans une SCPI, c’est accepter d’aller sur un terrain mouvant. Loin de la tranquillité d’un livret bancaire, ce placement s’appuie sur des parts de sociétés qui détiennent de l’immobilier, gérées par une société de gestion. Le rendement régulier n’est qu’une promesse fragile, exposée à plusieurs risques majeurs.

Voici les principaux risques auxquels il faut se préparer avant d’investir :

  • Perte en capital : la valeur de vos parts monte ou descend selon la santé du marché immobilier. Si les actifs perdent de la valeur, votre capital fond, sans aucune garantie de récupérer votre mise de départ.
  • Rendement non garanti : le versement des revenus n’a rien d’automatique. Vacance locative, loyers impayés, charges qui explosent… Tout cela peut rogner, voire faire fondre, le rendement distribué.
  • Liquidité restreinte : acheter ou revendre ses parts dépend du marché secondaire. Si la demande flanche, vous pouvez rester bloqué avec vos parts ou devoir vendre à prix cassé.

La société de gestion occupe une place centrale. Sélectionner les actifs, gérer les locataires, anticiper les virages du secteur : tout repose sur son expertise. Un mauvais choix, une stratégie inadaptée ou une gestion à la dérive, et ce sont les investisseurs qui en font les frais. Le risque de perdre du capital n’a rien d’abstrait : il se matérialise à chaque immeuble vide, à chaque dividende qui baisse, à chaque revente difficile. La SCPI exige une vision de long terme, appuyée sur des bases économiques solides et une vigilance de tous les instants de la part des porteurs de parts.

Marché immobilier, liquidité, fiscalité : les principaux dangers à surveiller

Le marché immobilier ne connaît pas de répit. Les cycles se succèdent, portés ou freinés par la conjoncture, la politique monétaire, la demande locative. Investir dans une SCPI, c’est s’exposer à ces variations : ralentissement, retrait des investisseurs institutionnels, baisse des loyers… tout cela se répercute sur les revenus perçus et la valeur des parts.

La liquidité, souvent mise en avant, est loin d’être automatique. Revendre ses parts peut devenir une opération longue et incertaine, surtout si le marché secondaire se grippe. La souscription de parts SCPI doit donc être envisagée avec la perspective de rester investi plusieurs années, sans garantie de pouvoir sortir rapidement. Certaines SCPI à capital variable cherchent à fluidifier les échanges, mais l’équilibre entre acheteurs et vendeurs reste fragile.

Sur le plan fiscal, il faut composer avec plusieurs contraintes. Les revenus locatifs issus de SCPI sont soumis à l’impôt sur le revenu, auxquels s’ajoutent les prélèvements sociaux. Le patrimoine immobilier détenu via une société civile de placement entre dans le calcul de l’IFI, ce qui peut alourdir la fiscalité pour certains investisseurs. Passer par un contrat d’assurance vie permet parfois d’atténuer cette pression, mais la taxation des gains demeure.

Enfin, la stratégie de la société de gestion doit être scrutée de près. Ses arbitrages, la qualité des actifs choisis et la gestion des locataires influent directement sur la capacité de la SCPI à résister aux chocs du marché et à préserver la valeur des investissements.

Faut-il craindre une perte en capital ou des revenus décevants ?

Le rendement d’une SCPI reste incertain. Les belles performances d’hier ne présagent en rien de celles de demain. Le taux de distribution publié chaque année n’est qu’une photographie à l’instant T, souvent influencée par la conjoncture et les choix de la société de gestion. Un taux d’occupation financier qui faiblit, c’est le signal d’un risque accru : un immeuble vide ou un locataire défaillant, et les revenus locatifs s’en ressentent immédiatement.

Le risque de voir son capital fondre est bien réel. Si le marché des bureaux ou des commerces se retourne, la valeur des parts peut reculer. Ceux qui souhaitent vendre à ce moment-là risquent une moins-value. À cela s’ajoute le flou qui entoure la valorisation des actifs immobiliers détenus en portefeuille. Investir en SCPI, c’est donc accepter de suivre de près l’évolution du secteur, surtout quand le climat économique devient incertain.

Pour s’y retrouver, il faut garder à l’esprit les leviers à surveiller :

  • Taux de distribution : un indicateur clé, mais qui fluctue selon les loyers réellement perçus.
  • Taux d’occupation financier (TOF) : à surveiller pour mesurer la stabilité ou déceler une fragilité.
  • Plus-value ou moins-value : toute revente comporte une part d’aléa, liée à l’évolution du marché.

Investir dans une SCPI, c’est donc accepter que rendement et capital varient d’une année à l’autre. La stabilité n’est jamais définitivement acquise, même sur un placement habituellement qualifié de solide.

Homme étudiant un brochure immobilière à la maison

Quelques astuces concrètes pour limiter les mauvaises surprises

Face à la diversité des risques liés aux SCPI, quelques stratégies permettent d’aborder ce placement avec discernement. Première règle : diversifier. Il vaut mieux ne pas tout miser sur une seule SCPI, même si son rendement semble attractif. Répartir ses investissements sur plusieurs véhicules, aux approches différentes et aux patrimoines variés, amortit les chocs liés à un secteur en difficulté ou à une phase économique délicate.

Voici quelques pistes pour construire un portefeuille plus solide :

  • SCPI diversifiée : mélanger bureaux, commerces, logistique, en France et hors de nos frontières.
  • SCPI européenne : profiter de marchés immobiliers souvent plus dynamiques ou résilients selon la période.
  • SCPI thématique : santé, résidentiel, ESG… Chaque thématique a ses cycles, ses forces et ses failles.

Certains investisseurs choisissent le démembrement de propriété. Acheter la nue-propriété permet d’anticiper une transmission ou d’optimiser la fiscalité, en lissant les revenus immédiats. D’autres préfèrent intégrer leurs parts de SCPI dans un contrat d’assurance vie, pour faciliter la transmission et limiter l’impact fiscal, surtout sur les revenus fonciers.

Enfin, ne sous-estimez jamais l’importance d’une société de gestion solide. Scrutez la composition de l’équipe, la transparence de leurs rapports, leur réactivité face aux mutations du marché. Une gestion pointue et attentive reste la meilleure protection contre les mauvaises surprises qui guettent tout placement immobilier.

En matière de SCPI, prudence et lucidité font toute la différence. Investir, c’est accepter l’incertitude, mais c’est aussi choisir ses risques avec méthode.

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